Le « 8 de septembre » marque traditionnellement la fin de la Ducasse d’Ath. Quel que soit le jour de la semaine, il présente un programme varié de manifestations : des luttes de jeu de balle durant la journée et un concert de la fanfare de Lorette, suivi d’un feu d’artifice, le soir. Et pour qui veut se restaurer en ville, il est difficile de ne pas trouver, comme plat de la soirée, une bonne casserole de moules.
Cependant, beaucoup semblent oublier le lien fondamental entre la ducasse et la fête de Saint Julien de Brioude (28/08), patron de notre église paroissiale.
Sous l’Ancien Régime, chaque année, au terme de la période de ducasse, notre paroisse se rendait en pèlerinage à Tongre-Notre-Dame. La Ville défrayait même le Serment des Canonniers pour s’y déplacer officiellement. Au 18e s., le pèlerinage se tient un mardi suivant la procession de la ducasse. Il faut attendre le 1er quart du 19e s. pour voir le « 8 de septembre » s’imposer tant comme date du pèlerinage à Tongre que comme terme officiel du programme de la fête communale laïque.
A l’heure actuelle, personne ne s’est vraiment penché sur cette question de coïncidence. Il n’est donc permis que d’émettre des conjectures. Deux hypothèses émergent.
Le 8 septembre est d’abord une fête religieuse, à savoir la Nativité de la Vierge Marie. Elle est toujours célébrée à Ath. Les laudes sont chantées le matin en la chapelle de Fatima et ensuite un groupe de paroissiens se rend en pèlerinage à pied au sanctuaire de Tongre-Notre-Dame.
Il est à rappeler également qu’anciennement il y avait une procession à Tongre le jour de la Nativité de la Vierge et qu’en 1781, le pape octroie une indulgence plénière à tout pèlerin qui va à Tongre durant le mois de septembre.
Par ailleurs, d’aucun l’ignore, mais dès le haut Moyen Âge, une foire d’Ath se tenait à Ath après la ducasse. A l’instar des foires médiévales, des marchands venaient y étaler et vendre leurs produits. Dans les années 1840, la foire annuelle débutait le dimanche de la ducasse et se clôturait le 8 septembre. Cette foire serait à l’origine de notre champ de foire.
A. Dupont